Telle est la question, volontairement provocante, que nous sommes en droit de nous poser lorsque nous examinons les derniers projets de recherche industrielle. Jamais tendance n’avait été aussi tranchée.
Le retour d’expériences dont nous disposons depuis une trentaine d’années sur la thématique de l’innovation (sans le préfixe « éco ») industrielle nous montre que la conquête de nouveaux marchés, les gains en productivité, … ne sont pas des motivations suffisantes pour que les entreprises s’engagent d’une manière intense et durable, c’est à dire stratégique, dans une démarche d’innovation.
L’éco-innovation (avec le préfixe, cette fois-ci) dispose, en plus des motivations précédentes, d’autres leviers complémentaires tels la forte demande de la société et…. »l’incitation » réglementaire.
Une pléthore de directives, lois, protocoles, réglementations,…, nationales, européennes, mondiales,…finissent par restreindre sérieusement le spectre des possibilités que les entreprises ont à leur disposition en matière de produits et procédés de fabrication. REACH, CFC, COV, CMR, CLP,… formol, styrène, bisphénol, chrome, phtalates,… Rio, Kyoto, Montréal,… sont autant d’acronymes, de noms barbares que les industriels maîtrisent à présent et qui viennent jalonner l’étroit sentier des possibilités d’action des industriels.
Alors, sur cet étroit sentier, lorsqu’on n’a pas le choix, l’indutrie avance quand même. Voire même, elle se fixe le challenge de transformer cette contrainte en atout. Nous assistons aujourd’hui à ce revirement sans précédents qui nous permet d’apporter une réponse à la question : la réglementation serait-elle un moteur pour l’éco-innovation ? Réponse : oui, mais………. oui quand même !!