Ces dernières années, chercheurs et institutions ont évalué, financièrement, les impacts des activités humaines sur l’environnement. Dernier exemple en date, un rapport du Pnud qui évalue le coût environnemental de l’activité des 3.000 plus grosses entreprises de la planète. Une autre façon de conjuguer écologie et économie.
La monétarisation a parfois du bon. Longtemps, les économistes, le personnel politique, sans parler des dirigeants d’entreprise, n’ont pas pris en compte le changement climatique. La raison ? Personne ne savait combien cela allait coûter. Jusqu’à ce qu’une commission britannique, présidée par le désormais fameux Nicholas Stern, publie en octobre 2006 la première étude sur l’économie du changement climatique.
Pesant près de 700 pages, la Stern Review est un passionnant et riche rapport dont on n’a retenu que quelques chiffres. En gros, si l’Humanité souhaite stabiliser la concentration de gaz à effet de serre à un niveau acceptable pour le climat, elle devra consacrer un effort financier équivalent à 1 % par an de son PIB. Cher, mais à notre portée. Beaucoup plus en tout cas que de régler la note des dégâts occasionnés par les conséquences des changements climatiques : jusqu’à 20 % du PIB mondial chaque année ! Surprise, depuis quelques années, une bonne part des multinationales commencent à comptabiliser leurs émissions et à préparer leur stratégie carbone.
Dans le même ordre d’idée, le rapport Teeb a rappelé, en 2008, le coût de l’inaction en matière de protection de la biodiversité : 7 % du PIB mondial, par an, en 2050.
Miracle, la conférence de Nagoya a accouché, il y a trois semaines, d’un accord international dont le respect pourrait permettre la protection de 17 % des terres et de 10 % de la surface des mers d’ici 2020. Pas si mal.
Il y a quelques jours, le programme des Nations unies pour le développement (Pnud) a rendu public un rapport qui n’est pas sans intérêt. Réalisé par Trucost, il évolue le coût des externalités environnementales des entreprises. Le consultant britannique a quantifié le coût économique des dommages environnementaux causés en 2008 par les émissions de GES, le manque d’eau, les principales pollutions de l’air (soufre, oxydes d’azote, mercure, particules fines, COV), la gestion des déchets, l’exploitation des ressources naturelles et d’autres atteintes aux écosystèmes.
Le chiffre peut paraitre ahurissant. Selon Trucost, le montant annuel de la facture des dégâts occasionnés à la planète est d’environ 6.600 milliards de dollars par an (4.948 milliards d’euros). Soit l’équivalent de 11 % du PIB annuel mondial. L’essentiel (68 %) est directement imputable aux rejets de GES.
Trucost s’est ensuite essayé à préciser la responsabilité des 3.000 plus importantes entreprises de la planète. Là aussi, le chiffre semble dépasser l’entendement : 2.150 milliards $ (1.612 milliards €) par an. Mais il ne représente que les deux tiers des réserves de cash de ces mêmes entreprises, selon une estimation récente de l’agence financière Bloomberg. Ou le montant de la baisse de capitalisation des seules banques américaines et européennes entre septembre 2008 et mai 2009.
Les entreprises dont les impacts sont les plus coûteux sont les producteurs d’électricité : 404 milliards $ (305,70 milliards €) par an, devant les pétrogaziers (303 milliards $ – 229,28 milliards €), les mines (219 milliards $ – 165,71 milliards €), l’industrie agroalimentaire (un peu moins de 197 milliards $ – 149,07 milliards €) et le secteur de la construction (123 milliards $ – 93,07 milliards €).
Ainsi présentés, ces chiffres restent proches de l’abstraction. En adoptant, en revanche, la posture de l’investisseur, ils sont beaucoup plus significatifs. Ils représentent environ la moitié des revenus annuels de ces mêmes 3.000 compagnies.
Sous-entendu, si les externalités environnementales étaient comptabilisées dans le bilan des entreprises, leurs résultats (Ebitda) seraient bien moindres. Et le Pnud de lancer un appel aux actionnaires et aux investisseurs institutionnels pour faire évoluer les pratiques prédatrices desdites entreprises. Depuis quelques années, des ONG mènent déjà ce type d’actions dans les assemblées générales des groupes pétroliers. Sans résultat tangible jusqu’à présent.
Ces dernières années, chercheurs et institutions ont évalué, financièrement, les impacts des activités humaines sur l’environnement. Dernier exemple en date, un rapport du Pnud qui évalue le coût environnemental de l’activité des 3.000 plus grosses entreprises de la planète. Une autre façon de conjuguer écologie et économie.
La monétarisation a parfois du bon. Longtemps, les économistes, le personnel politique, sans parler des dirigeants d’entreprise, n’ont pas pris en compte le changement climatique. La raison ? Personne ne savait combien cela allait coûter. Jusqu’à ce qu’une commission britannique, présidée par le désormais fameux Nicholas Stern, publie en octobre 2006 la première étude sur l’économie du changement climatique.
Pesant près de 700 pages, la Stern Review est un passionnant et riche rapport dont on n’a retenu que quelques chiffres. En gros, si l’Humanité souhaite stabiliser la concentration de gaz à effet de serre à un niveau acceptable pour le climat, elle devra consacrer un effort financier équivalent à 1 % par an de son PIB. Cher, mais à notre portée. Beaucoup plus en tout cas que de régler la note des dégâts occasionnés par les conséquences des changements climatiques : jusqu’à 20 % du PIB mondial chaque année ! Surprise, depuis quelques années, une bonne part des multinationales commencent à comptabiliser leurs émissions et à préparer leur stratégie carbone.
Dans le même ordre d’idée, le rapport Teeb a rappelé, en 2008, le coût de l’inaction en matière de protection de la biodiversité : 7 % du PIB mondial, par an, en 2050.
Miracle, la conférence de Nagoya a accouché, il y a trois semaines, d’un accord international dont le respect pourrait permettre la protection de 17 % des terres et de 10 % de la surface des mers d’ici 2020. Pas si mal.
Il y a quelques jours, le programme des Nations unies pour le développement (Pnud) a rendu public un rapport qui n’est pas sans intérêt. Réalisé par Trucost, il évolue le coût des externalités environnementales des entreprises. Le consultant britannique a quantifié le coût économique des dommages environnementaux causés en 2008 par les émissions de GES, le manque d’eau, les principales pollutions de l’air (soufre, oxydes d’azote, mercure, particules fines, COV), la gestion des déchets, l’exploitation des ressources naturelles et d’autres atteintes aux écosystèmes.
Le chiffre peut paraitre ahurissant. Selon Trucost, le montant annuel de la facture des dégâts occasionnés à la planète est d’environ 6.600 milliards de dollars par an (4.948 milliards d’euros). Soit l’équivalent de 11 % du PIB annuel mondial. L’essentiel (68 %) est directement imputable aux rejets de GES.
Trucost s’est ensuite essayé à préciser la responsabilité des 3.000 plus importantes entreprises de la planète. Là aussi, le chiffre semble dépasser l’entendement : 2.150 milliards $ (1.612 milliards €) par an. Mais il ne représente que les deux tiers des réserves de cash de ces mêmes entreprises, selon une estimation récente de l’agence financière Bloomberg. Ou le montant de la baisse de capitalisation des seules banques américaines et européennes entre septembre 2008 et mai 2009.
Les entreprises dont les impacts sont les plus coûteux sont les producteurs d’électricité : 404 milliards $ (305,70 milliards €) par an, devant les pétrogaziers (303 milliards $ – 229,28 milliards €), les mines (219 milliards $ – 165,71 milliards €), l’industrie agroalimentaire (un peu moins de 197 milliards $ – 149,07 milliards €) et le secteur de la construction (123 milliards $ – 93,07 milliards €).
Ainsi présentés, ces chiffres restent proches de l’abstraction. En adoptant, en revanche, la posture de l’investisseur, ils sont beaucoup plus significatifs. Ils représentent environ la moitié des revenus annuels de ces mêmes 3.000 compagnies.
Sous-entendu, si les externalités environnementales étaient comptabilisées dans le bilan des entreprises, leurs résultats (Ebitda) seraient bien moindres. Et le Pnud de lancer un appel aux actionnaires et aux investisseurs institutionnels pour faire évoluer les pratiques prédatrices desdites entreprises. Depuis quelques années, des ONG mènent déjà ce type d’actions dans les assemblées générales des groupes pétroliers. Sans résultat tangible jusqu’à présent.
Source : Le journal de l’environnement