Rapport (très) critique de la Cour des Comptes sur les biocarburants

La filière des biocarburants, ou plutôt les filières car elles sont deux -le diester additionné au diesel et le bioéthanol ajouté à l’essence -, en prend pour son grade dans le rapport d’évaluation que la Cour des comptes vient de rendre public. Passé au crible de la haute juridiction, le plan de soutien aux biocarburants lancé sur la période 2005-2010 n’en a pas moins atteint son premier objectif. La France dispose aujourd’hui d’un « appareil agro-industriel de taille européenne qui permet de produire 1,91 million de m3 de biodiesel et 1,25 million de m3 de bioéthanol », notent les juges financiers. Les investissements pour y parvenir ont été massifs. Les 1,5 milliard d’euros consacrés à la construction des deux filières n’en restent pas moins très inférieurs aux 2,65 milliards d’euros de «dépense fiscale cumulée» opérée en leur faveur. Un pactole alimenté exclusivement par la « réduction significative » de la taxe intérieure sur la consommation (TIC) dont bénéficient pour six ans les détenteurs de licences de production. Pour la Cour des comptes, l’écart entre ce que les producteurs de biocarburants ont reçu et ce qu’ils ont investi est dû au caractère surdimensionné des installations bénéficiaires de ces agréments. « Il est de moins en moins nécessaire de faire perdurer » cette réduction de TIC, estiment les juges. Et de pointer la « rente de situation » et l’ « effet d’aubaine », chiffré à 500 millions d’euros, retiré par Sofiprotéol, principal producteur national de biodiesel. Depuis 2010, et la fin de la situation quasi monopolistique, l’argument ne tient plus autant. En revanche, ce dispositif reste très défavorable aux automobilistes. Les 2,65 milliards de baisse de TIC constatés entre 2005 et 2010 ont été «essentiellement supportés par les consommateurs», observe le rapport. Des consommateurs que le moindre rendement énergétique des biocarburants contraint, en outre, à passer plus souvent à la pompe. Pour le plus grand bonheur de l’Etat dont les recettes « ont mécaniquement augmenté de 1 milliard d’euros pour le bioéthanol et de 0,5 milliard pour le diesel ». Deux chiffres auxquels le rapport de la cour ajoute quelque 330 millions d’euros reçus au titre de la TGAP (taxe générale sur les activités polluantes). Une taxe qui pèse lourd pour les distributeurs qui ne réalisent pas les objectifs nationaux d’incorporation de diester ou de bioéthanol dans les carburants. Là encore, les consommateurs en font les frais. Une situation qualifiée d’ « anormale » par les magistrats qui insistent sur le caractère irréaliste de ces objectifs et en préconisent le « réajustement ». Au total, le surcoût pour les consommateurs s’élève à près de 3 milliards d’euros, sans compter le prix plus élevé des biocarburants à la pompe. La facture pour l’Etat, elle, « n’aura pas dépassé 820 millions d’euros sur 2005-2010 ». Et le dispositif lui rapportera à l’avenir, estime la Cour des comptes en tirant d’autres leçons, plus positives, de ce Plan Biocarburant. Au plan agricole, l’objectif de mettre fin à la jachère et la filière diester a été « salutaire pour la betterave », en offrant un nouveau débouché à cette culture. L’impact sur les filières d’élevage à travers les coproduits, comme les tourteaux de colza, est jugé « important ». Le bilan énergétique de ce programme est considéré comme « positif », mais moins favorable que prévu, compte tenu de l’impossibilité d’augmenter rapidement les taux d’incorporation des biocarburants. Au plan environnemental, les décisions prises il y a sept ans, se discutent de plus en plus. « En l’absence de certitudes sur la question de la concurrence entre cultures destinées aux biocarburants et à l’alimentation humaine ou animale », les auteurs du rapport recommandent par précaution, « l’arrêt des subventions soutenant la production de biocarburants ».

Pour lire le rapport : Rapport_public_thematique_biocarburants

Naissance du premier pont européen en plastique recyclé

Un pont de vingt-sept mètres de long vient de voir le jour sur la rivière Tweed, au Pays de Galles. Si au premier abord il semble ressembler à n’importe quel autre pont, il n’en est rien. Car c’est à l’aide de cinquante tonnes de bouteilles d’eau mises au rebut que la société locale Vertech a construit ce premier pont en plastique recyclé d’Europe.

Réalisé avec l’aide des équipes de l’Université américaine Rutgers et de celle de Cardiff au Royaume-Uni, il enjambe la rivière Tweed, dans le Peeblesshire. Conçu pour supporter le trafic automobile, le pont a été fabriqué à partir d’un mélange de polyéthylène haute densité et de polypropylène issus de bouteilles et de résidus plastiques de l’industrie automobile. Le pont a été construit en un temps record de 15 jours, de sa production en atelier à sa pose. Il ne nécessite ni d’être peint, ni entretien spécifique et permet de surcroît d’éviter d’utiliser d’importantes quantités de ressources particulièrement énergivores dans le processus de fabrication.
Et s’il devait un jour être démoli, il pourra être entièrement réutilisé puisqu’il est recyclable à 100%.

Vertech espère que ce pont servira d’exemple pour voir ce processus utilisé partout en Europe, et pourquoi pas dans des régions touchées par les catastrophes naturelles.

Source : Plastic le mag

Il y a peut être d’autres arguments plus pertinents venant d’un ancien Ministre de l’Industrie….

En tournée médiatique pour la promotion de son dernier ouvrage, « Le Battement d’aile du papillon », Christian Estrosi donne son avis sur tous les grands débats du moment : sécurité, police, récidive… Et lorsque l’ex-ministre de l’Industrie est interrogé sur le nucléaire, il revendique son ancienne compétence (« je peux vous dire que je connais un petit peu ce sujet ») pour donner de la force à son argumentation.
Invité de l’émission « C à vous », diffusée sur France 5 lundi, Christian Estrosi a ainsi justifié son hostilité aux énergies solaires et éoliennes :
« On propose des éoliennes, c’est-à-dire des énergies qui ne sont pas constantes. Je vous rappelle simplement que l’électricité, on l’utilise surtout quand il fait froid l’hiver et la nuit […]. Et l’hiver et la nuit, y a pas de soleil, y a pas de vent. Ce serait nous fragiliser considérablement ! Il faudrait couvrir la France tous les 10 km de près de dix éoliennes, c’est-à-dire que toute la métropole serait un champ d’éoliennes pour pouvoir arriver à la proposition de François Hollande. »
Face à cette déclaration pour le moins maladroite, les journalistes rient mais ne relèvent pas deux erreurs. Si le maire de Nice est un spécialiste des questions d’énergies, il semble avoir oublié que :
• les chercheurs mettent l’accent sur la maîtrise du stockage de l’énergie solaire et éolienne ;
• des pays à l’ensoleillement peu réputé, comme l’Allemagne, misent sur le solaire. La part de l’éolien dans la production d’énergie électrique dans ce même pays est de l’ordre de 7%, selon le syndicat des énergies renouvelables. L’Allemagne n’est pas encore un immense « champ d’éoliennes »

Source : Rue89

Greenpeace affirme que la biomasse forestière pollue plus que le charbon

La combustion du bois de forêt pour produire de l’énergie est en fait plus polluante et dangereuse pour l’environnement que l’utilisation de l’essence ou du charbon, affirme mercredi Greenpeace Canada dans un rapport basé sur de nombreux travaux de recherche.
Plusieurs provinces canadiennes ont ouvert les forêts publiques à l’extraction à grande échelle de matière végétale (arbres, arbuste, souches, racines et feuillages) pour produire de l’énergie à partir de leur combustion dans des centrales électriques.
L’association écologiste qualifie cette politique de « biomascarade » et fait remarquer qu’il n’y a eu aucun débat public sur la question ni mise en place de règles environnementales adéquates.
Contrairement à ce que prétendent les autorités et les compagnies intéressées, Greenpeace affirme que la combustion ces arbres n’est pas « carboneutre », autrement dit qu’elle ne présente pas de bilan neutre des émissions de dioxyde de carbone et plus généralement de gaz à effet de serre.
En fait, les centrales électriques nord-américaines fonctionnant à la biomasse « émettent jusqu’à 150% de plus de CO2, 400% de plus de monoxyde de carbone irritant pour les poumons, et 200% de plus de particules fines qui causent l’asthme », affirme Nicolas Mainville, responsable de la campagne « Forêt » de Greenpeace dans son rapport.
Par ailleurs, les émissions de CO2 provenant de la bioénergie forestière ne sont pas comptabilisées parce que les autorités les considèrent à tort comme carboneutres. En réalité, toujours selon Greenpeace Canada, il s’agit d’environ 40 mégatonnes par an, ce qui dépasse celles du parc automobile canadien en 2009.
Le rapport dénonce aussi la croissance des exportations de granules de bois vers l’Europe – 1,2 million de tonne en 2010 – qui a augmenté de 700% en moins de huit ans.
Greenpeace demande un moratoire sur les nouveaux projets bioénergétiques et la révision des projets existants, l’interdiction de la récolte d’arbres entiers et l’abandon du principe de « carboneutralité » concernant la biomasse, qui ne serait qu’un trompe-l’oeil.
Source AFP

Projet SOLCIS : Le salut de la filière photovoltaïque française passe par l’innovation

Créée en novembre 2008 et opérationnelle depuis juillet 2009, la société NEXCIS a pour vocation à développer un procédé low cost de production de cellules photovoltaïques en couches minces (CIGS : Cuivre, Indium, Gallium, Sélénium) via une technologie de rupture. Objectif : développer un process compétitif par rapport au silicium cristallin chinois autour d’une ambition industrielle française !

Innovation : Du procédé à l’encapsulation
Depuis quelques mois, Nexcis, dans le cadre du projet SOLCIS cofinancé par OSEO,  travaille sur la technologie des couches minces CIGS, celle qui doit permettre de passer un cap. Pour l’heure, la réalisation des couches minces en CIGS est essentiellement fondée sur un procédé classique qui consiste à co-évaporer, sous vide, du cuivre, du gallium et de l’indium en surpression de sélénium. Eh bien, Nexcis a pour ambition de réaliser ces opérations en limitant justement les étapes sous vide et en les réalisant sous pression atmosphérique avec à la clé des gains de temps et de coût. Les ingénieurs de Nexcis sont ainsi en train de mettre au point un système d’électro dépôt de cuivre, d’indium et de gallium recuit sous atmosphère de sélénium et de soufre.

De leur côté, les équipes de RESCOLL…..

Continuer la lecture de « Projet SOLCIS : Le salut de la filière photovoltaïque française passe par l’innovation »

ASTRIUM, l’ONERA et RESCOLL partenaires dans un projet innovant dans le domaine éolien

Du fait de l’augmentation croissante de la taille des éoliennes, de la recherche de performance et de gain de masse, de l’augmentation associée des charges mécaniques, de l’évolutions des règles de certification, prenant de plus en plus en référence les normes aéronautiques et dubesoin d’automatisation des processus de fabrication, Astrium a identifié dès 2006 le marché éolien, en particulier en offshore, comme un secteur dans lequel ses compétences pouvaient être applicables. Dans ce cadre,  Astrium a mis en place un projet industriel visant à adapter ses compétences en vue de proposer à ce marché une offre globale couvrant toutes les phases de vie des pales d’éoliennes, avec des pales au « standard qualité de type aéronautique » tout en restant au prix du marché de l’éolien.
Cet objectif répond à la demande croissante de fiabilité de la part des opérateurs éoliens, dont le coût de maintenance représente une part importante du coût d’exploitation. Ceci est d’autant plus vrai dans le cas de la maintenance des parcs éoliens offshore.
Le développement de pales de qualité aéronautique est donc un atout majeur permettant de rentrer sur le marché éolien français dans un premier temps, puis à terme de proposer ces produits à l’exportation.
Le projet R&D, cofinacé par l’ADEME, s’inscrit donc dans cette démarche, avec l’objectif de rattraper d’abord le retard pris par le secteur industriel français des pales par rapport aux autres pays européens, puis d’innover technologiquement pour prendre une place majeure sur le marché des pales de prochaine génération, en particulier sur le marché offshore.
L’accent sera notamment mis sur les activités génériques permettant d’augmenter la « maturité technologique » des partenaires du projet, afin de répondre aux besoins du marché, tout en intégrant des aspects permettant de favoriser l’acceptabilité de l’éolien sur le marché français (acoustique, l’éco-conception et la recyclabilité des pales).
Les travaux réalisés dans le cadre de ce projet R&D font l’objet d’une collaboration avec l’ONERA et le Centre de Recherche RESCOLL.

Continuer la lecture de « ASTRIUM, l’ONERA et RESCOLL partenaires dans un projet innovant dans le domaine éolien »

Déplacements auto vs avion : quelques calculs simples mais intéressants

Voici une réponse (certainement pas  « la réponse ») à des questions que nous pouvons nous poser :

1.- Le kérosène des avions est plus polluant que l’essence des voitures
En partant de l’équation de combustion complète (et idéale) on peut calculer les rejets massiques comparés d’un avion et d’une voiture.
N’importe quel élève de seconde scientifique sait qu’un moteur consommant 1 litre d’essence va rejeter un peu plus d’un kilo d’eau et 2.3 kg de CO2.
Le kérosène est le carburant des réacteur des avions. Il s’agit d’une coupe pétrolière plus lourde que l’essence. Prenons un nombre d’atomes de carbone de 12, soit une formule chimique moyenne de C12H26.
D’après les formules de combustion, il vient :
Application au kérosène. n=12
[C12H26] = 12*12 + 26*1 = 170 g/mol.
La masse de CO2 rappelons que la masse molaire du CO2 est de 44) rejetée par mole de kérosène consommée est de : 44*12 = 528 g.
Le rapport consommation massique de kérosène sur rejets de CO2 est de 528/170 = 3.10
Ceci veut dire que pour 1 kilo de kérosène consommé 3.1 kilogramme de CO2 sont émis.
Oui, le kérosène, combustible plus lourd, émet plus de CO2 que l’essence.

2.- Un aller retour Paris-New York rejette 1 tonne de CO2 par passager
Ceci signifie que 1000/3.1 = 322 kilogramme de kérosène ont été consommés, soit 322/0.8 = 402 litres car la densité du kérosène est de l’ordre de 0.8.
La distance Paris New York est de 5850 km environ soit 5850*2 = 11700 km pour un aller-retour.
Appliquons une simple règle de calcul en nous voyons que s’il faut 402 litres pour faire 11 700 km… cela nous donne une consommation moyenne par passager de 3.43 litres au 100 km.Quelle voiture actuelle grand public est capable d’une consommation si faible ? Aucune sans hésitation !

3.- Un voyageur en avion émet environ 140 grammes de CO2 au kilomètre, contre 100g/km pour un automobiliste
En supposant que l’automobiliste est seul dans son véhicule et selon la même démarche inverse, une voiture essence émettant 100 g de CO2 / km consommera 100*100/2.3 = 4.3 litres /100 …Très peu de véhicules essence sont capables d’une telle consommation… et on ne parle pas évidement de la circulation urbaine ! La réalité est plutôt proche du double…

4.- L’avion consomme 40% de plus que la voiture, ou inversement que la voiture consomme 28% de moins que l’avion…
Une petite application numérique avec le chiffre de 3.43 litres au 100 km pour la consommation d’un avion donne une consommation d’un véhicule de 3.43*0.72 = 2.46 litres  / 100.
Encore une fois : Quelle voiture actuelle est capable d’une telle consommation ?

Note : Le taux de remplissage moyen des voitures européenes est situé entre 1.2 et 1.6 personne/voiture, une correction des calculs est donc possible grâce à ces chiffres pour obtenir les rejets ou la consommation moyenne pour les automobiles en g de CO2 par km.passager ou L / 100km.passager. Dans tous les cas, et selon le chiffre initial de 1 tonne de CO2 pour un aller-retour Paris/New-York, l’avion reste moins consommateur que les voitures.

 

Lancement du Cluster Eolien Aquitain

L’assemblée générale constitutive du Cluster Eolien Aquitain s’est tenu ce lundi 13 Décembre au Conseil Régional d’Aquitaine. Une trentaine de membres fondateurs, majoritairement des entreprises du secteur, se sont concertés afin de créer cette nouvelle structure qui a pour objectif de fédérer l’ensemble des initiatives régionales dans le domaine.
M. J-Y. Grandidier, créateur et président de VALOREM a été élu président du cluster.
RESCOLL, en tant que laboratoire de R&D et essais  dans de domaine des matériaux pour les pales d’éolienne, fait partie des membres fondateurs de l’association.
Le nom prévisionnel du cluster est AQUITAINE WIND INDUSTRIE CLUSTER.

Environnement, Social et Economique : les 3 piliers du Développement Durable

Le développement durable est un développement qui répond aux besoins des générations présentes sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs.
Le développement durable fait l’objet d’une attention de plus en plus importante : pensons par exemple aux nombreux articles consacrés aux pollutions engendrées par l’activités des grande firmes, la pollution atmosphérique, aux problèmes de mobilité, aux milieux naturels, au réchauffement climatique de la planète, … Chacun peut tirer profit d’une politique de développement durable et chacun peut facilement y contribuer.
Les trois piliers du développement durable
– Le pilier Économique :
l’ économie est un pilier qui occupe une place prééminente dans notre société de consommation. Le développement durable implique la modification des modes de production et de consommation en introduisant des actions pour que la croissance économique ne se fasse pas au détriment de l’environnement et du social.
– Le pilier Social : ou encore le pilier humain. Le développement durable englobe la lutte contre l’exclusion sociale, l’accès généralisé aux biens et aux services, les conditions de travail, l’amélioration de la formation des salariés et leur diversité, le développement du commerce équitable et local.
– Le pilier Environnemental : il s’agit du pilier le plus connu. Le développement durable est souvent réduit à tort à cette seule dimension environnementale. Il est vrai que dans les pays industrialisés, l’environnement est l’une des principales préoccupations en la matière. Nous consommons trop et nous produisons trop de déchets. Il s’agit de rejeter les actes nuisibles à notre planète pour que notre écosystème, la biodiversité, la faune et la flore puissent être préservées.