Naturel ou synthétique, le caoutchouc est une matière première stratégique pour l’industrie. Actuellement, environ 60 % de la production mondiale est dérivée du pétrole, les 40 % restants étant issus des plantations d’Hevea brasiliensis, situées pour l’essentiel en Asie. Pourtant, pendant longtemps, la seule source de caoutchouc dans le monde a été l’hévéa. En provoquant une pénurie de ce matériau, les deux guerres mondiales du xxe siècle ont poussé les pays impliqués dans ces conflits, les Etats-Unis notamment, à expérimenter des plantes à latex autres que l’hévéa.
Ce livre retrace un pan de l’histoire économique, scientifique et politique de ces plantes depuis la fin du xixe siècle jusqu’à nos jours, dévoilant la complexité des rapports entre plantes et pouvoir, entre intérêt public et privé. Cette passionnante saga met aussi en lumière l’action des différents lobbies : politiciens défendant la cause des agriculteurs – et à travers eux leur réélection ! – et industriels du pétrole protégeant leurs profits, parfois au mépris de l’intérêt de leur pays en guerre…
À l’heure où les plantations d’hévéa sont menacées par un champignon, Microcyclus ulei, qui pourrait les détruire, et alors qu’il est désormais admis que les ressources en pétrole sont limitées, l’intérêt se porte à nouveau sur les plantes à caoutchouc autres que l’hévéa. L’Union européenne finance ainsi un projet de recherche sur le guayule et le pissenlit russe en Méditerranée, dont les résultats prometteurs laissent désormais espérer la naissance d’une nouvelle industrie fondée sur ces plantes.
Pour plus d’infos : Guayule et autres plantes a coutchouc