Près de 5 millions de Français expérimenteront, pour deux ans, le tri de tous les plastiques en vue d’une généralisation future. Eco-Emballages entend doubler le taux de recyclage, qui plafonne à 22,5 %, en impliquant tous les maillons de la chaîne.
Le pari de l’éco-organisme : doubler le taux de collecte des emballages plastique, qui plafonne aujourd’hui à 22,5 %. Une urgence : depuis 1997, le gisement des emballages plastique a augmenté de 20 %. Pour relever ce pari, Eco-Emballages souhaite impliquer l’ensemble des acteurs, de la production à la valorisation matière.
Doubler le taux de recyclage
Aujourd’hui, seuls les bouteilles et les flacons en plastique sont triés. Majoritairement composés de deux polymères, le PET (polyéthylène téréphtalate) et le PEhD (polyéthylène haute densité), ils sont facilement recyclables et ont des débouchés, ce qui n’est pas le cas de tous les autres types d'emballages. De ce fait, chaque année, 230.000 tonnes d'emballages plastique sont recyclées, 400.000 tonnes sont valorisées énergétiquement et 400.000 tonnes sont enfouies. En développant le recyclage d’autres emballages, l’éco-organisme espère recycler 140.000 tonnes supplémentaires. La simplification du geste de tri engendrée par les nouvelles consignes laisse espérer un doublement du taux de recyclage, en améliorant également le taux de recyclage des bouteilles et flacons (de 51 % aujourd’hui à 60 %).
Faciliter le recyclage en amont
De 3 à 7 flux de recyclage Aujourd’hui, les bouteilles PET clair ou incolore, les bouteilles PET foncé ou coloré et les bouteilles PEHD et PP (polypropylène) constituent les 3 plastique recyclables. À l’avenir, Eco-Emballages prévoit 7 flux de recyclage, en ajoutant : les films PEBD (polyéthylène basse densité), les pots et barquette PET, les barquettes et flacons PEHD, les pots et barquettes PP et les pots et barquettes PS (polystyrène standard).
Mais il ne suffit pas de trier et collecter, il faut aussi pouvoir recycler. Or, la recyclabilité des emballages dépend avant tout des matériaux utilisés lors de la conception. Aujourd’hui, le gisement des emballages plastique est constitué à 40 % de bouteilles et flacons, à 26 % de films et sacs et à 34 % de pots, barquettes, emballages rigides. Pour ces derniers, seuls respectivement 13 % et 23 % sont recyclables.
Eco-Emballages entend donc inciter les producteurs à fabriquer des emballages recyclables. C’est en partie l’objet de la nouvelle tarification Point vert qui sera effective en 2012. Un bonus (de 2 à 4 %) sera attribué aux industriels qui font l’effort de l’éco-conception et de la recyclabilité. En revanche un malus (de 50 à 100 %) pénalisera ceux qui ne travaillent pas dans ce sens. En parallèle, l’éco-organisme lance un appel à projets sur l’éco-conception des emballages plastique.
Pour les emballages qui ne pourront pas être recyclés, Eco-Emballages envisage une valorisation énergétique à haut rendement. L’éco-organisme affirme qu’aucun des nouveaux déchets collectés ne sera destiné à l’enfouissement.
Trouver de nouveaux débouchés
Dernière étape : la réutilisation des matières premières recyclées. »C’est parce qu’il y a une demande qu’il y a recyclage », martèle Eric Brac de La Perrière, directeur général d’Eco-Emballages. En augmentant les volumes de collecte et de matière recyclée, l’éco-organisme espère trouver de nouveaux débouchés. Parallèlement, Eco-Emballages a sélectionné, lors d’un appel à projet lancé en 2010, 9 projets. L’objectif est d’accompagner le développement de nouvelles solutions industrielles pour développer des techniques et des process afin de recycler les nouvelles résines collectées. Ainsi »la majorité des tonnages va être recyclée dans des nouvelles filières au cours des 3 prochaines années ».
Source : Le journal de l’environnement, Sophie Fabrégat