L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a demandé le classement du formaldéhyde comme cancérigène au plan européen, et non plus seulement comme cancérigène suspecté.
L’Agence européenne des substances chimiques (Echa) vient de mettre la proposition française en consultation auprès des autres Etats-membres. La proposition sera ensuite étudiée par le comité d’évaluation des risques de l’Echa. L’avis final de l’Echa sera transmis à la Commission européenne qui décidera alors de modifier ou non la classification du formaldéhyde.
Biocide, conservateur ou fixateur, les applications du formaldéhyde sont multiples. Il est présent dans de nombreux produits de construction et de consommation courants (ameublement, décoration, entretien…). Cette substance est, d’ailleurs, détectée et mesurée dans tous les environnements intérieurs à des concentrations plus ou moins élevées.
En 2008, l’Agence a évalué, les risques sanitaires liés au formaldéhyde pour la population générale puis, en 2009, pour les professionnels. Pour la population générale, au vu des niveaux de concentration mesurés dans l’air, elle a considéré que le risque de développer un cancer du nasopharynx suite à l’inhalation de formaldéhyde seul semblait négligeable. Mais dans certains secteurs professionnels, l’Anses a indiqué que des expositions répétées à long terme à des pics de formaldéhyde pouvaient conduire à des excès de risque de cancer du nasopharynx.
Des données et des travaux récents, notamment ceux réalisés par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ), ont soulevé l’inquiétude des autorités françaises. En 2009, lors de sa dernière évaluation du formaldéhyde, le Circ a notamment confirmé qu’il considérait cette substance comme «cancérogène pour l’homme», ce qui correspond à un classement plus sévère que le classement européen actuel. Cet avis se base sur le fait que le formaldéhyde puisse induire, selon le Circ, des tumeurs du nasopharynx ainsi que des leucémies.
L’Anses propose donc la révision du classement de la molécule au niveau européen.
Si la proposition française était acceptée, le formaldéhyde serait alors soumis à des mesures réglementaires européennes plus sévères, en particulier l’obligation de mise en place de mesures de prévention renforcées pour les utilisations professionnelles.