Si les Français sont de plus en plus sensibles aux préoccupations écologiques et davantage demandeurs d’informations sur l’impact environnemental des produits (souhait exprimé par 66 % d’entre eux en 2011), seule une petite partie choisit systématiquement des produits respectueux de l’environnement et beaucoup éprouvent du mal à se repérer parmi les multiples labels en rayons. L’affichage environnemental a été expérimenté dans le cadre de la loi portant engagement national pour l’environnement du 12 juillet 2010. Il vise à inciter les producteurs et les distributeurs à donner l’information nécessaire aux consommateurs pour qu’ils s’orientent vers des produits ayant une moindre empreinte environnementale, avec l’espoir, à terme, de développer le marché des produits “verts”. Il atteindra son but à la double condition d’être aisément identifiable et interprétable – en facilitant notamment les comparaisons dans une même gamme – et d’être crédible grâce à une certification par une autorité publique. L’ensemble des acteurs devra cependant veiller à ce que les produits les mieux notés sur le plan écologique ne soient pas automatiquement assimilés par les consommateurs à des produits plus onéreux : ils risqueraient alors de rester confinés dans un marché de niche au détriment d’une consommation de masse.
À l’aune des premiers éléments parus sur les résultats de l’expérimentation et des enseignements d’expériences et d’études étrangères, il est possible de dégager trois orientations stratégiques pour que l’affichage environnemental soit efficace.
1. Annoncer dès aujourd’hui une obligation d’affichage environnemental sous forme d’étiquette sur les produits de consommation à échéance de trois à cinq ans. Poursuivre entre-temps l’expérimentation engagée afin d’asseoir la notoriété et la crédibilité de l’étiquette, en ne retenant qu’un nombre restreint de formats différents de celle-ci.
2. À l’issue de l’expérimentation, sur la base d’une concertation avec l’ensemble des acteurs, donner à l’affichage environnemental une forme aisément identifiable et simple à interpréter par le consommateur, tant lors de l’acte d’achat en magasin qu’à domicile pour une information plus détaillée (site web, flashcode). À cette fin, l’étiquette doit être assortie d’un logo officiel, pour renforcer sa crédibilité.
3. Dès la deuxième phase de l’expérimentation, accompagner l’affichage environnemental par des incitations innovantes, en mentionnant par exemple sur le ticket de caisse des produits achetés leur contenu en CO2 et leur impact sur la biodiversité.
Source : Extrait de la note stratégique du centre d’analyse stratégique du premier ministre n°319 de Février 2013
La note dans sa totalité : 2013-02-05-affichage-environnemental-na319